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À vrai dire, ce carbure ne s’obtient pas pur de premier jet : ce qu’on recueille à la distillation bout à 69°-70°, mais c’est un mélange azéotropique de carbure, d’alcool butylique et peut-être d’un peu d’eau. On l’additionne de chlorure de calcium, ce qui provoque l’apparition de deux couches que l’on sépare et redistille à part. Abannonné à lui-même, ce carbure se gélatinise lentement.

Il fixe facilement six atomes de brome, et pas plus, en donnant des cristaux CH2Br — CHBr — CBr = CBr — CHBr — CH2Br solubles dans l’alcool bouillant et se déposant par refroidissement. Ceux-ci fondent à 105°-106° et renferment 85,98 pour 100 de brome. Dans l’alcool précédent, il reste une faible quantité d’autres cristaux fondant vers 84°, mais on n’en a pas eu assez pour bien les purifier.


CHIMIE ORGANIQUE. — Absorption dans l’ultraviolet des carbures bis-mésityléniques (CH3)3 C6 H2 (CH2)n C6 H2 (CH3)3. Note[1] de M. Jacques Sordes, présentée par M. Delépine.


L’expérience a montré que, dans une série telle que C6 H5 (CH2)n. A (A étant chromophore dans l’ultraviolet moyen), lorsque n est nul, C6 H5 et A exercent une influence mutuelle importante au point que parfois, dans le spectre de la molécule C6 H5. A, on ne peut plus discerner le spectre que C6 H5 et A possèdent lorsqu’ils sont engagés séparément dans un carbure saturé. Lorque n est égal à l’unité, l’influence mutuelle de C6 H5 et A, tout en étant moindre, est encore très appréciable. Enfin pour des valeurs de n supérieures à deux, la molécule possède sensiblement la même absorption que C6 H5 CH3 et CH3. A. Il en est ainsi par exemple dans les séries

C6 H5 (CH2)nCO2H (I), C6 H5 (CH2)nC6 H5 (II), C6 H5 (CH2)nCH=CH2, …

Mme  Ramart et M. Hoch ont observé que si, dans la série (I), on remplace le radical phényle par le radical mésityle le comportement spectral de cette série est sensiblement différent. L’influence mutuelle des radicaux (CH3)3C6H2 et CO2H est faible même si ces chromophores sont fixés sur le même atome de carbone. J’ai mesuré l’absorption des carbures, (CH3)3 C6 H2 (CH2)n C6 H2 (CH3)3 et j’ai pu constater dans cette série encore, que la variation d’absorption, quand on passe du terme pour lequel n est égal à l’unité aux homologues supérieurs, est très faible.

  1. Séance du 11 juillet 1932