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Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 195, 1932.djvu/489

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CHIMIE ORGANIQUE. — Sur des combinaisons d’acides arsiniques et d’acide chlorhydrique. Note[1] de M. J. Prat, présentée par M. G. Urbain.

Divers auteurs ont déjà signalé le caractère amphotère de certains acides diarylarsiniques. Il était à prévoir que ce caractère se retrouverait dans les acides monoarylarsiniques.

Dans cette série, seuls les chlorhydrates de l’acide 3-acétylamino-4-oxyphénylarsinique et de l’acide 2-oxy-4-acétylaminophénylarsmique ont été signalés par M. Baranger (Thèse, Paris, 1931). Mais ces acides possèdent des groupes OH et amino (acétylés, il est vrai). On pouvait supposer ces derniers responsables de la fixation d’HCl sur l’acide arsinique. Pour éliminer cette objection, la recherche des chlorhydrates de l’acide phénylarsinique et de l’acide o-méthylphénylarsinique a été entreprise,

I. Acide phénylarsinique. — L’examen des courbes de solubilité à 25°,7 de l’acide phénylarsinique dans des solutions aqueuses d’HCl de concentrations croissantes accuse nettement, par une diminution brusque de solubilité, la formation d’un chlorhydrate.

Il est à remarquer que les courbes II et III tendent l’une vers l’autre de sorte que la solution contient un nombre égal de molécules HCl et C6H5 As O3H2 au moment où le chlorhydrate commence à précipiter.

La séparation de ce chlorhydrate des eaux mères dans lesquelles il prend naissance ne peut pas s’effectuer par simple filtration. L’humidité atmosphérique, absorbée fortement, suffirait à le dissocier. Pour le préparer, on le lave plusieurs fois sur filtre avec du chloroforme sec à 0°, puis on évapore ce chloroforme par un courant d’air sec. On obtient ainsi des petites tablettes qui se conservent bien en tube fermé mais se liquéfient à l’air et, après dissociation, recristallisent en longues aiguilles d’acide phénylarsinique.

Ce chlorhydrate est légèrement soluble à froid dans le chloroforme qui le dissout bien à chaud. Il peut par suite être recristallisé dans ce solvant.

L’analyse donne 1 molécule HCl pour 1 molécule C6H5 As O3H2 :

As 31,6 pour 100 trouvé pour 31,4 pour 100 calculé ;

Cl 14,6 pour 100 trouvé pour 14,8 pour 100 calculé.

II. Acide o-méthylphénylarsinique. — Les courbes de solubilité à 25°,7 de l’acide o-méthylphénylarsinique mettent en évidence la précipitation du chlorhydrate pour des concentrations initiales de la liqueur HCl voisine de

  1. Séance du 22 août 1932.

    C. R., 1932, 2e Semestre. (T. 195. N° 9.)