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Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 195, 1932.djvu/7

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Les anomalies végétales ont longuement retenu l’attention du docteur Vuillemin et en 1926 il publiait un traité intitulé Les anomalies végétales, leur cause biologique, dans lequel il considère les anomalies végétales à un point de vue tout à fait nouveau.

Dans toute sa vie le docteur Paul Vuillemin s’est montré le botaniste sagace ayant exploré avec succès les principaux chapitres de la botanique. En 1918, Paul Vuillemin donnait pour les Comptes rendus plusieurs Notes sur les principes de la classification végétale que ne pourront oublier les botanistes de l’avenir.

Avec le décès de Paul Vuillemin, l’Académie perd l’un de ses plus actifs correspondants.

Au nom de l’Académie, j’adresse à Madame Paul Vuillemin et à sa famille toutes nos condoléances et l’expression de notre vive sympathie dans le deuil qui vient de les frapper.


physiologie générale. — La mémoire organique (addition latente, anaphylaxie, etc.). Note[1] de M. Charles Richet.

I. On regarde en général la mémoire comme un phénomène uniquement psychologique. On a raison si par le mot mémoire on veut indiquer phénomène conscient. Mais il me paraît qu’il faut donner au mot mémoire un sens beaucoup plus large. Il devrait s’appliquer à tout souvenir, organique ou psychologique, conscient ou inconscient.

Je vais essayer de prouver que toutes les cellules vivantes sont, ainsi que les cellules nerveuses cérébrales, capables de souvenir — autrement dit de mémoire — ; car elles ont gardé une trace, plus ou moins durable, du choc qu’elles ont senti et de l’excitation qui les a frappées. Elles ont donc le souvenir du passé, c’est-à-dire la mémoire.

II. Il y a maintes années (1876), j’ai pu établir un fait, maintenant classique, que j’ai appelé addition latente, ou mémoire élémentaire.

Quand les cellules de la moelle (ou du cerveau) ont été excitées par une excitation électrique isolée, assez faible pour ne pas provoquer de réaction immédiate, il suffit de répéter à des intervalles de moins d’une seconde cette excitation (inefficace, si elle est seule) pour que les cellules finissent par

  1. Séance du 27 juin 1932.