hommage volontaire. L’espoir ne consentirait pas à n’être qu’un hommage.
Le mal s’insurge contre le bien. Il ne peut pas faire moins.
C’est une preuve d’amitié de ne pas s’apercevoir de l’augmentation de celle de nos amis.
L’amour n’est pas le bonheur.
Si nous n’avions point de défauts, nous ne prendrions pas tant de plaisir à nous corriger, à louer dans les autres ce qui nous manque.
Les hommes qui ont pris la résolution de détester leurs semblables ignorent qu’il faut commencer par se détester soi-même.
Les hommes qui ne se battent pas en duel croient que les hommes qui se battent au duel à mort sont courageux.
Comme les turpitudes du roman s’accroupissent aux étalages ! Pour un homme qui se perd, comme un autre pour une pièce de cent sous, il semble parfois qu’on tuerait un livre.
Lamartine a cru que la chute d’un ange deviendrait l’Elévation d’un Homme. Il a eu tort de le croire.
Pour faire servir le mal à la cause du bien, je dirai que l’intention du premier est mauvaise.
Une vérité banale renferme plus de génie que les ouvrages de Dickens, de Gustave Aymard, de Victor Hugo, de Landelle. Avec les derniers, un enfant, survivant à l’univers, ne pourrait pas reconstruire l’âme humaine. Avec la première, il le pourrait. Je suppose qu’il ne découvrît pas tôt ou tard la définition du sophisme.
Les mots qui expriment le mal sont destinés à prendre une signification d’utilité. Les idées s’améliorent. Le sens des mots y participe.
Le plagiat est nécessaire. Le progrès l’implique. Il serre de près la phrase d’un auteur, se sert de ses expressions, efface une idée fausse, la remplace par l’idée juste.
Une maxime, pour être bien faite, ne demande pas à être corrigée. Elle demande à être développée.
Dès que l’aurore a paru, les jeunes filles vont cueillir des roses. Un courant d’innocence parcourt les vallons, les capitales, secourt l’intelligence des poètes les plus enthousiastes, laisse tomber des protections pour les berceaux, des couronnes pour la jeunesse, des croyances à l’immortalité pour les vieillards.
J’ai vu les hommes lasser les moralistes à découvrir leur cœur, faire répandre sur eux la bénédiction d’en haut. Ils émettaient des méditations aussi vastes que possible, réjouissaient l’auteur de nos félicités. Ils respectaient l’enfance, la vieillesse, ce qui res-