Page:Conan - À l’oeuvre et à l’épreuve - 1893.djvu/232

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Cette nouvelle fut vite apportée à Québec et accrut encore l’épouvante qu’inspiraient les terribles Iroquois.

Cependant le P. de Brébeuf, descendu en 1641 pour se faire soigner, se mit en devoir de retourner à sa chère mission, accompagné des PP. Chabanel et Garreau, nouvellement arrivés de France.

Le gouverneur leur donna une vingtaine de soldats pour escorte, et quatre semaines plus tard, on aurait pu voir la petite flottille d’écorce côtoyer les rives du Lac huron et entrer dans la baie de Matchedash.

Les eaux tranquilles étincelaient au soleil brûlant ; les hirondelles volaient haut, pas un souffle n’agitait l’air, et la sombre forêt, qui bordait le rivage, restait immobile et muette sous l’accablante chaleur.

— Allons, dit le P. de Brébeuf fermant son bréviaire et souriant à ses compagnons ; Dieu soit béni, nous avons échappé à tous les dangers.

— Oui, dit Robert Lecoq, qui commandait le canot, cette fois encore, nous allons rapporter nos chevelures.

Il passa sa rame à un Huron, essuya son front hâlé qui ruisselait de sueur, puis faisant de ses deux mains un porte-voix :

— Patience, cria-t-il aux Français qui sui-