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jours en garde et en alerte, on éprouve le besoin du repos. Mais avant toutes choses, les voyageurs voulurent remercier Dieu, et traversant la maison, se rendirent au chœur.

À Sainte-Marie, il n’y avait pas de vitres aux fenêtres ; les cloisons étaient en planches brutes les meubles réduits au plus strict nécessaire étaient des plus grossiers. Mais la chapelle offrait avec le reste un contraste frappant.

Elle était bien humble pourtant, cette chapelle qui passait parmi les indigènes pour l’une des merveilles du monde. Mais la charpente en était gracieuse ; il y avait des vitres aux fenêtres ; les murs, les boiseries étaient d’un beau poli. De très belles images ornaient les différents autels. Les autres décorations, toutes dans le goût sauvage, consistaient surtout en verroteries, en draperies aux couleurs éclatantes et heurtées.

Les religieux traversèrent la nef, et rangés autour de l’autel, récitèrent le Te Deum.

Puis quittant la chapelle, ils passèrent au réfectoire, lequel offrit bientôt un curieux coup-d’œil, car, suivant la vieille coutume féodale, à Sainte-Marie, religieux, soldats, ouvriers, domestiques mangeaient à la même table.

Le souper fini, les Jésuites se retirèrent en silence.