Page:Conan - À l’oeuvre et à l’épreuve - 1893.djvu/41

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l’illustre marin la salua, et s’étonna un peu de la grande jeunesse de sa femme.

Après les premières banalités inévitables : — Que vous êtes donc bien ici ! dit madame de Champlain, regardant autour d’elle, d’un air charmé. Savez-vous, madame, qu’on voudrait passer sa vie chez vous ?

Bien d’autres auraient pensé comme elle ; et le salon, où madame Garnier se tenait d’ordinaire, méritait tous les compliments.

Meublé avec un goût parfait, il était éclairé par d’étroites et hautes fenêtres cintrées, ouvrant de plain pied sur le jardin. Les rideaux, aux plis épais, aux reflets brillants, étaient relevés pour laisser passer la joyeuse lumière et l’agréable chaleur d’avril. À travers les fenêtres chatoyant au soleil du soir, on apercevait un gazon déjà épais, des violettes, des primevères en fleurs, de vieux beaux arbres, à la puissante ramure couverte de jeunes feuilles.

Le coup-d’œil était charmant, et M. de Champlain fit observer qu’il devait l’être bien davantage, lorsque le jardin était en beauté.

— Même alors, monsieur, je n’oserais vous inviter à vous y promener, répliqua madame Garnier.

— Et vous feriez sagement, dit madame de