rêveries préparaient des miracles d’activité et de patriotisme.
Il avait suivi Champlain dans sa rude et noble carrière. Au conseil du roi, il l’avait vu soutenir seul la cause de la civilisation et de la France, contre les commerçants avides et les ministres aveugles, appuyant les misérables intérêts des particuliers.
Quand les compagnies, formées pour aider à coloniser le Canada, manquant à leurs engagements, ne songeaient qu’à la traite avec les sauvages, M. Garnier était venu généreusement au secours de la colonie.
Il s’intéressait à cette Nouvelle-France encore presque à l’état de rêve. M. de Champlain le savait et l’entretenait, à cœur ouvert, de ses espérances et de ses craintes.
Comme tous les hommes pratiques, Champlain avait une vue très nette des difficultés de son entreprise.
Ces difficultés, à la fois mesquines et formidables — éternelles comme la cupidité, quant aux compagnies — enveloppaient l’avenir d’une nuit bien sombre.
Le marin le savait mieux que personne ; mais lorsqu’il parlait de sa Nouvelle-France, sa virile parole semblait faire, dans les ténèbres de l’avenir, des percées lumineuses.