Page:Conan - À l’oeuvre et à l’épreuve - 1893.djvu/83

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pourquoi ?… parce que ce serait inutile… parce qu’elle vous aime déjà.

— Mais, sans doute qu’elle m’aime, répliqua tranquillement Charles Garnier. Moi aussi je l’aime chèrement… Nous sommes frère et sœur.

— Cette sœur-là est à peine votre parente et sera bientôt votre femme.

— Vous affirmez bien des choses ce soir, Réginald.

De Brunand ne répondant rien : — Mademoiselle Méliand mérite mille fois mieux que moi, continua Charles Garnier. Je le sais parfaitement. Mais, si charmante, si accomplie qu’elle soit, j’ai des espérances plus hautes… Vous le savez, je ne veux pas me prendre aux amours de la terre.

— Mes compliments, jeune homme, fit l’officier avec un respect moqueur.

— Je les accepte, dit Charles gravement, et vous me verrez religieux, l’un de ces jours.

— Votre père a d’autres projets… Il m’a fait part de sa résolution de vous marier avec sa pupille… et, soit dit en passant, il m’a semblé que M. Garnier voulait plutôt me donner un avertissement que m’honorer d’une confidence.

— Je ne me marierai jamais, dit Charles Garnier, très calme.