Page:Conan - À l’oeuvre et à l’épreuve - 1893.djvu/87

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donc ravissante ! Il peut en prendre son parti… Ses résolutions de congréganiste n’y tiendront pas longtemps.

Pendant que M. et madame Garnier traitaient à fond le sujet qui leur tenait tant au cœur, Charles et Gisèle passaient et repassaient dans l’une de ces longues allées droites, alors à la mode en France.

Ils n’échangeaient guère que de brèves paroles.

Il semblait à mademoiselle Méliand que Charles ressentait beaucoup trop le départ de son ami.

Sa manière d’être avec elle l’étonnait… la gênait… et elle, qui avait tant désiré causer intimement avec lui, ne trouvait rien à lui dire. Mais la joie était dans son cœur.

Cependant à mesure que les jours s’écoulaient, cette joie ardente se mêla souvent de tristesse.

Sans doute, c’était délicieux de l’avoir, elle ne s’habituait pas au bonheur de le voir, de l’entendre ; sa présence donnait un charme infini à la vie domestique, mais il lui semblait parfois qu’il était plus loin d’elle que jamais.

Ce lien invisible et charmant qui les avait toujours unis, il ne le lui faisait plus jamais sentir.

— On dirait qu’il vit, qu’il respire dans une atmosphère supérieure, disait Gisèle à madame