Page:Conan - Angéline de Montbrun, 1919.djvu/100

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mais on y sentait ce qui remplace tout. La nappe fut bientôt mise, et le réveillon sorti du panier.

C’était plaisir de voir Angéline s’occuper de ces soins de ménage, dans cette pauvre maison. Elle regardait partout, avec ces beaux yeux grands ouverts que vous connaissez, et me fit remarquer le bois et l’écorce soigneusement disposés dans l’âtre, n’attendant qu’une étincelle pour prendre feu. Je vous avoue que ce petit détail me fit rêver.

Nous sommes revenus en philosophant. Angéline voulait savoir pourquoi dans le monde on attache du mépris à une vie pauvre, simple et frugale. Si vous l’entendiez parler des anciens Romains !

Quant à moi, j’aime ces grands noms sur les lèvres roses ; je vois toujours avec respect la pauvre maison d’un colon et pourtant… Aurais-je donc moi, de cette vieille dévotion que vous appelez le culte du veau d’or ? Je ne le crois pas, mais certains côtés du faste m’éblouissent toujours un peu.

Pour se soustraire tout à fait à l’esprit