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20 mai.

Douloureuse date ! c’est le 20 septembre que j’ai perdu mon père.

Le mauvais temps m’a empêchée de sortir. Je le regrette. J’aurais besoin de revoir la pauvre maison où il fut transporté, après le terrible accident qui lui coûta la vie. Cette maison où il est mort, je l’ai achetée. Une pauvre femme l’habite avec sa famille, mais je me suis réservé la misérable petite chambre, où, il a rendu le dernier soupir.

Toutes les peines de ma vie disparaissent devant ce que j’ai souffert en voyant mourir mon père ; et pourtant, ô mon Dieu, quand je veux fortifier ma foi en votre bonté, c’est à cette heure de déchirement que je remonte. Comme ces souvenirs me sont présents !

Il avait tout supporté sans une plainte ; mais en me voyant, un profond gémissement lui échappa. Il s’évanouit.

Quand la connaissance lui fut revenue, il mit péniblement son bras à mon cou, mais il ne me parla pas, il ne me regarda pas. Il avait les yeux levés vers une image de Notre-