Page:Conan - Angéline de Montbrun, 1919.djvu/149

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

terre, avec mon crucifix et l’image de la Vierge entre ses mains jointes.

Mon amie, priez pour moi. Chère Mina, je ne suis plus rien, ou au plus, je suis peu de chose pour votre frère ; mais vous êtes et vous serez toujours ma sœur chérie.

Ah ! j’aimais à vous nommer de ce nom, et je n’oublie pas qu’en entrant au couvent, vous disiez que, vous séparer de moi, c’était un sacrifice digne d’être offert à Dieu.

Quant à ma conduite envers Maurice, vous avez tort de la blâmer. Sans doute, en homme de cœur et d’honneur, il a voulu tenir son engagement, et faire célébrer notre mariage ; mais pouvais-je accepter ce sacrifice ?

Je vous assure que le monde entier ne me ferait pas revenir sur mon refus. Pauvre Maurice ! il demandait si ses soins, si sa tendresse ne m’aiderait pas à supporter la vie. Mina, sa présence, sa seule présence m’adoucirait tout, s’il m’aimait encore, mais il n’a plus pour moi que de la pitié — et que j’aurais vite déchiré ce que je viens d’écrire, si je n’étais sûre qu’il l’ignorera toujours.