Page:Conan - Angéline de Montbrun, 1919.djvu/152

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prononcera ses vœux. Ô noblesse de la vie religieuse ! Et qui donc a dit que dans l’âme humaine il y a un mystère d’élévation ? Mina est la sœur de Maurice, elle a été l’amie chérie de ma jeunesse, et pourtant, malgré la douceur de ces souvenirs, ce n’est pas l’image de la Mina d’autrefois qui domine dans mes pensées ; c’est celle de la vierge qui dort là-bas sous la garde des anges, en attendant l’heure de sa consécration au Seigneur.

Chère Mina ! que lui dira Celui qu’elle a choisi lorsque le son de la cloche l’avertira qu’enfin l’heure est venue ? Ah, je voudrais être là pour la voir, pour l’entendre ! Mais il faudrait rencontrer Maurice, et je ne m’en suis pas senti la force.

Pensera-t-il à moi ?… Quand Mina prit l’habit religieux, j’étais à côté de lui dans la chapelle Sainte-Philomène. Avant la cérémonie, nous fûmes longtemps au parloir seuls avec Mina. Sa toilette de mariée lui allait à ravir, et qu’elle était calme ! et avec quelle tendresse céleste elle nous parla !

Le soir, Maurice vint chez ma tante.