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Page:Conan - Angéline de Montbrun, 1919.djvu/162

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faire, glorifiez-moi maintenant, mon père.

Hélas, j’ai bien mal souffert ! Mais autant le ciel est au-dessus de la terre, autant il a affermi sur nous sa miséricorde… J’aime à méditer cette belle parole en regardant le ciel. Oui, j’espère. Ne crains pas, m’a dit Notre-Seigneur, lorsqu’il est venu dans mon âme, ne crains pas ; demande-moi pardon de n’avoir pas su souffrir pour l’amour de moi, qui t’ai aimée jusqu’à la mort de la croix. Ah, pourquoi, ne l’ai-je pas aimé ? Lui, n’eût pas dédaigné ma tendresse.

Ma chère enfant, j’aurais bien voulu vous voir avant de mourir. Mais on m’a dit qu’un voyage de quelques lieues était beaucoup pour vos forces — qu’il valait mieux vous épargner les émotions pénibles — et je n’ai pas osé vous faire prier de venir.

Pourtant, il me semble que cette visite ne vous eût pas été inutile. Mieux que personne, je crois comprendre ce que vous souffrez.

Pauvre enfant si éprouvée, ne serait-elle pas pour vous cette parole de l’Imitation : « Jésus-Christ veut posséder seul votre