Page:Conan - Angéline de Montbrun, 1919.djvu/192

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

vin pour leur grand’mère. Ils s’en vont contents.


20 juillet.

Le jour éclatant m’assombrit étrangement, mais j’aime le demi-jour doré, la clarté tendre et douce du crépuscule.

Malgré la tristesse permanente au fond de mon âme, la beauté de la nature me plonge parfois dans des rêveries délicieuses. Mais il faut toujours finir par rentrer, et alors la sensation de mon isolement me revient avec une force nouvelle. Par moment, j’éprouve un besoin absolument irrésistible de revoir et d’entendre Maurice. Il me faut un effort désespéré pour ne pas lui écrire : Venez.

Et fidèle à sa parole il viendrait…


21 juillet.

N’aimait-il donc en moi que ma beauté ? Ah ! ce cruel étonnement de l’âme. Cela m’est resté au fond du cœur comme une souffrance aiguë, intolérable. Qu’est-ce que