Page:Conan - Angéline de Montbrun, 1919.djvu/217

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dir ses paroles, ou plutôt j’ai toujours sa lettre sous les yeux, et j’y pense sans cesse. Songe-t-il ? Non, je ne saurais l’écrire ! Et ne devais-je pas m’y attendre ! N’est-il pas libre ? Ne lui ai-je pas rendu malgré lui sa parole !

Qui sait jusqu’à quel point un homme peut pousser l’indifférence et l’oubli ?



(Angéline de Montbrun à Mina Darville)


Chère Mina,

Je voulais attendre une heure de sérénité pour vous répondre mais cela me mènerait trop loin. Et d’ailleurs, Marc, malade depuis quelque temps, désire que vous en soyez informée. « Je lui ai sellé son cheval bien des fois, me disait-il tantôt, et j’avais tant de plaisir à faire ses commissions. »

Il aime à parler de vous, et finit toujours par dire philosophiquement : « Qui est-ce qui aurait pensé ça, qu’une si jolie mondaine ferait une religieuse ? »