Page:Conan - Angéline de Montbrun, 1919.djvu/44

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apprivoisé, qui ouvre lui-même la porte de sa cage. M. le curé assure qu’un marguillier en charge n’ouvre pas mieux la porte du banc d’œuvre.

Angéline, qui a coutume de s’amuser tant des gentillesses de l’écureuil, se contenta de lui jeter quelques noix d’une main distraite. Elle se tenait silencieuse à l’écart. Son père l’observait sans qu’il y parût, et me jetait de temps à autre un regard qui disait, si je ne me trompe : « Que le diable vous emporte avec vos extravagances. Comment avez-vous osé troubler cette enfant ? »

Mina, ma contrition avait disparu comme la neige au soleil du moins s’il m’en restait, ce n’était pas sensible. Tu le sais

Ses paupières, jamais sur ses beaux yeux baissées,
Ne voilaient son regard…

Maintenant elle n’ose plus me regarder ; et te dire ce que j’éprouve en la voyant troublée et rougissante devant moi ! Oui, elle m’aimera ! Entends-tu, Mina ? Je te dis qu’elle m’aimera !

Ma petite sœur, je te chéris, mais je n’ai pas le temps de te l’écrire. Je m’en vais