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Page:Conan - Angéline de Montbrun, 1919.djvu/61

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(Angéline de Montbrun à Mina Darville)
Chère Mina,

Si vous saviez comme je vous désire, au lieu de prendre le bateau comme tout le monde, vous vous embarqueriez sur l’aile des vents. J’aurai tant de plaisir à vous démondaniser !

Mon père dit qu’on ne réussit pas tous les jours à des opérations comme celle-là. Les hommes, vous le savez, se font des difficultés sur tout et n’entendent rien aux miracles.

Mais n’importe, je suis pleine de confiance. Je changerai la reine de la mode en fleur des prés, et cette grande métamorphose opérée, vous serez bien contente.

Tout sceptre pèse, j’en suis convaincue, et pourtant — voyez l’inconséquence humaine — je songe à reconquérir mon royaume, et veux vous prendre pour alliée.

Mina, ma maison, que vous croyez si paisible, est en proie aux factions.

Ma vieille Monique oublie que sa régence est finie, et ne veut pas lâcher les rênes du