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Page:Conan - Angéline de Montbrun, 1919.djvu/63

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être sa servante que la fille de l’homme le plus en vue du pays.

Votre frère assure qu’entre nous la ressemblance morale est encore plus grande que la ressemblance physique. C’est une honte de savoir si bien flatter, et vous devriez l’en faire rougir. Moi, quand j’essaie, il me dit : « Mais, puisque vous avez la plus étroite parenté du sang, pourquoi n’auriez-vous pas celle de l’âme ? Ignorez-vous à quel point vous lui ressemblez ? »

Cette question me fait toujours rire, car depuis que je suis au monde, j’entends dire que je lui ressemble, et toute petite je le faisais placer devant une glace, pour étudier avec lui cette ressemblance qui ne lui est pas moins douce qu’à moi. Délicieuse étude ! que nous reprenons encore souvent.

Que j’ai hâte de vous voir ici où tout sourit, tout embaume et tout bruit ! il me semble qu’il y a tant de plaisir à se sentir vivre et que le grand air est si bon ! Je veux vous réformer complètement. Hélas ! je crains beaucoup de rester toujours campagnarde jusqu’au fond de l’âme. Ici tout est si calme, si frais, si pur, si beau ! Quel plaisir