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Chère sœur, je vous aime et vous attends.
Angéline.
(Mina Darville à Angéline de Montbrun)
Chère sœur,
Permettez-moi de commencer comme vous finissez. Hélas ! J’ai commis l’imprudence de laisser lire votre lettre à Maurice, et il y a perdu le peu de raison qui lui restait.
Ma chère, vous m’amusez beaucoup en me recommandant à ses soins. Si vous saviez dans quel oubli un amoureux tient toutes les choses de la terre !
J’en suis réduite à m’occuper de lui comme d’un enfant. Il paraît qu’en extase on n’a besoin de rien. Cependant je persiste à lui faire prendre un bouillon de temps à autre. Ma cousine, inquiète, voulait le faire soigner, mais il s’est défendu en chantant sotto voce :
Ah ! gardez-vous de me guérir !
J’aime mon mal, j’en veux mourir.
Le docteur consulté a répondu : « Il a bu