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ÉLISABETH SETON

avait été odieusement persécutée, elle allait y rentrer comme mère des pauvres, des abandonnés ; et, peu après, l’état de New-York confia aux religieuses huit cents enfants.

En construisant la maison d’Emmettsburg, M.  Cooper et Mme  Seton n’avaient songé qu’aux pauvres ; mais de riches catholiques avaient demandé aux Sœurs d’instruire leurs filles, et les supérieures avaient jugé qu’aux États-Unis on ne pouvait mieux servir les intérêts de la religion et de la société qu’en accordant à la classe influente le bienfait de l’éducation religieuse. Dès les premières années il y avait donc eu une académie à Emmottsburg.

À cette époque on y comptait soixante-dix élèves, « chères âmes que nous aimons, disait la mère Seton, et que nous préparons en silence à s’en aller dans le monde faire l’effet du bon levain ».

Son ascendant, sur ces jeunes filles était extraordinaire, et les trois enfants qui lui restaient avaient pour elle un véritable culte. Cependant, malgré le désir de complaire à sa mère, William ne put triompher de son goût pour la marine. Il quitta Livourne en 1817.


« William, écrivait Antonio Filicchi, vous reviendra avec cette lettre, en bonne santé s’il plaît à Dieu ; respectueux et tendre fils, et avec un cœur que rien n’a flétri, et toujours, je l’espère, ferme chrétien catholique. Je m’en remets à ce qu’il vous dira pour tout ce que vous désireriez d’ailleurs savoir. L’emploi de William auprès de moi pourrait être rempli par son jeune frère Richard, si vous pensez qu’il y soit propre et si la situation que je lui offre vous convient ainsi qu’à lui. Pour ma part, je me contenterai d’une bonne volonté et d’une bonne écriture ; et je suis tout prêt à agir pour lui comme j’ai fait pour William, Laissez-le tenter l’épreuve. Et par-dessus tout, ma sainte sœur, croyez-moi cordialement, dans toute l’étendue que ce mot