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ÉLISABETH SETON

Les regrets et les pleurs de celles qui voulaient la retenir ne l’impressionnaient point. « Sa volonté, sa divine volonté. » répondait-elle suavement.

C’est avec une foi magnanime qu’elle abandonna Dieu le soin de sa communauté et de ses enfants.

Elle communiait plusieurs fois la semaine, et toujours avec une ardeur nouvelle. Dans la nuit du 1er janvier, la sœur qui la veillait, la pressa, après minuit, de prendre une potion prescrite.

« Ne pensez pas à cela, dit-elle : une communion encore, et puis, notre éternité ! » Et, elle resta à jeun jusqu’au matin.

Le 2 janvier, entourée de toutes ses filles, elle reçut l’Extrême-Onction.

Le supérieur, M. Dubois[1] dit en son nom à la communauté :

« La mère étant trop faible pour parler, me charge de vous recommander l’union entre vous et la fidélité à vos règles. Elle vous prie humblement de lui pardonner les peines qu’elle a pu vous causer et les mauvais exemples qu’elle a pu vous donner. »

Alors la mourante éleva sa voix défaillante :

« Je vous remercie, mes sœurs, d’avoir bien voulu m’assister à ce moment de l’épreuve. Soyez enfants de l’Église, soyez enfants de l’Église. »

Pendant qu’on l’administrait, elle tint constamment les yeux levés au ciel, avec une expression qui ne se peut rendre.

Elle resta dans un recueillement profond, et, se sentant aux prises avec la mort, elle-même suggéra sa prière de prédilection :

« Que la très sainte, très puissante, très aimable volonté de Dieu soit accomplie à jamais. »

  1. Plus tard évêque de New-York.