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Page:Conan - Elisabeth Seton, 1903.djvu/68

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ÉLISABETH SETON

de ses enfants, je la supplie d’avoir pitié de nous, et de nous conduire à la vraie foi si nous n’y sommes pas. Je la supplie d’obtenir la paix à ma pauvre âme, afin que je sois une bonne mère pour mes pauvres chers enfants. »


Jamais la dévotion des catholiques envers la sainte Vierge ne répugna à Mme Seton. Son amour pour Jésus-Christ avait fait naître en son cœur une profonde vénération pour Marie. « Ah ! écrivait-elle, avec quelle joie je baiserais les pieds de Celle qui fut sa mère, et lui prodiguerais les marques de mon respect. »


MME SETON À MME ANTONIO FILICCHI.


25 septembre 1804.

« Votre Antonio n’aurait pas été content de moi, s’il m’avait vue aujourd’hui dans Saint-Paul, l’église protestante épiscopalienne. Mais le désir d’avoir la paix, joint à un certain sentiment des convenances, l’a emporté. Toutefois, j’ai été prendre place dans un banc de côté, d’où je me trouvais tournée dans la direction de l’église catholique qui est justement en face, dans la rue la plus proche. Je me suis surprise vingt fois, m’entretenant avec le saint Sacrement, là tout à côté, au lieu d’avoir les yeux fixés sur l’autel nu et dépouillé devant lequel je me trouvais, ou de prêter mon attention à la récitation des prières. Et puis, des larmes sans fin, des soupirs profonds, silencieux, comme le jour où j’entrai pour la première fois dans votre église bénie de l’Annunziata, à Florence ; tout en moi, larmes, pensées, soupirs, venant se perdre dans un seul et unique désir, celui de connaître la voie la plus agréable à mon Dieu, quelle qu’elle puisse être.

« J’entendis M. Hobart qui disait : « Comment pouvoir s’imaginer qu’il y ait autant de Dieux que de milliers d’au-