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Page:Conan - Elisabeth Seton, 1903.djvu/84

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ÉLISABETH SETON

ANTONIO FILICCHI À MM. MURRAY.
« À MM. Murray & Fils, à New-York.

« La religion chrétienne, fondée sur la charité, est si peu comprise par quelques-uns de ceux qui vivent dans votre voisinage, qu’ils s’attribuent le droit de remplacer par l’injure et par la persécution la consolation et le secours qu’on doit à la vertu dans le malheur. En disant ceci, j’ai en vue ma vertueuse et infortunée amie, Mme W.-M. Seton. C’est elle qui est la persécutée. Les persécuteurs sont ses proches, ses prétendus amis ; et c’est la religion qui, par une déplorable inconséquence de leur esprit, sert de prétexte au mal qu’ils font. Je professe, et j’en rends grâces à Dieu, des principes qui sont meilleurs. En sus des ordres que je vous ai laissés lors de mon départ d’Amérique, je vous requiers de fournir à Mme Seton n’importe quelle somme elle réclamera de vous, et en quelque temps que ce soit, pour ses besoins et ceux de sa famille. Peut-être se résoudra-t-elle à venir chercher la tranquillité ou la retraite chez nous autres, pauvres insensés catholiques romains. En ce cas, je vous prierai, mes dignes amis, de lui prêter l’assistance nécessaire, pour laquelle mes dus remerciements et ma pleine responsabilité vous sont offerts à l’avance, avec le plus grand empressement par moi, votre obéissant serviteur et ami.

ANTONIO FILICCHI.


De son côté, l’évêque de Baltimore écrivait à Élisabeth :

« Encore que vous soyez persécutée pour avoir obéi à ce que votre conscience vous dictait, et qu’il vous soit interdit de vous entretenir librement avec les personnes qui vous sont unies par les liens les plus étroits et les plus chers, votre exemple, cependant, votre patience, et, je puis le dire, votre joie à souffrir, produiront certainement, et