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JEANNE LE BER

blaient choses toutes naturelles, n’émurent pas son imagination de quinze ans, avec leurs rêves de jeunesse et de gloire.

Profondément soumise à ses parents, Jeanne ne refusait point de se parer, mais sous ses élégants vêtements, elle portait toujours un rude cilice ; jamais elle ne parut dans aucune réunion.

Elle y aurait pourtant attiré tous les regards, tous les hommages, car sa grâce égalait sa beauté. D’une politesse exquise, d’un esprit très vif, très pénétrant, elle causait avec charme, et quand la conversation l’intéressait, avec beaucoup d’animation et de feu. Mais d’ordinaire elle se taisait, toute recueillie en un rêve secret.


* * *


Monsieur et Madame Le Ber respectaient les goûts de retraite de leur fille. Ils voulaient pourtant la marier, et la pressèrent fort d’accepter un illustre parti qui se présenta.