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Page:Conan - Jeanne LeBer, l'adoratrice de Jésus-Hostie, circa 1910.djvu/37

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JEANNE LE BER

vécut encore trois ans. Une obscurité impénétrable couvre sa vie intérieure si profonde, si intense. Mais nous savons que la charité l’avait dépouillée de sa fortune. Elle voulut ne s’en rien réserver, et, trois semaines avant sa mort, avec les restes de son patrimoine, elle fonda, à perpétuité, chez les Sœurs de la Congrégation, sept pensions pour des orphelines, à choisir parmi les plus pauvres.

C’est au pied de l’autel, par une nuit de l’automne 1714, que le mal, qui l’emporta, la saisit. Sa maladie fut courte, et l’annonce de la mort l’inonda de délices. Sur son lit de douleurs, elle semblait déjà infiniment heureuse. À la vue du Saint Viatique, transportée d’une joie céleste, elle ramassa toutes ses forces pour l’acte d’amour suprême, éternel, et après avoir communié, fit tirer les rideaux de son lit. Seule avec Jésus-Christ elle avait voulu vivre ; seule avec Lui elle voulut mourir.