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sainteté, et l’atmosphère du sanctuaire flottait partout autour de lui.

Causeur délicieux, il avait l’air de rendre la conversation aussi utile qu’agréable. Plein d’égards pour ses supérieurs et d’une politesse toujours exquise, il ne flattait pourtant jamais personne et gardait avec tous dignité parfaite.

Aucun sacrifice ne semblait lui coûter. L’héroïque charité semblait lui être naturelle, et quand le terrible choléra de 1832 éclata, c’est avec une véritable passion qu’il se jeta au plus fort du péril. Son zèle ne se ralentit point. Il parut insensible à la fatigue. La charité et le dévouement avaient chez lui une grâce sublime. Son merveilleux oubli de lui-même lui valut la vénération publique, et cette vénération profonde, universelle, allait lui permettre de faire un bien immense à ses compatriotes.

Vingt ans du ministère le plus actif, le plus dévoué, lui avaient appris ce que l’intempérance entraîne de maux, de ruines, de hontes et de crimes. Il avait reçu les aveux les plus navrants : il savait que l’al-