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Page:Conan - L'apôtre de la tempérance, Ligue Anti-Alcoolique Canadienne, 1907.djvu/13

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sur les miracles — mais il espérait une réforme à Cork et répétait souvent au P. Mathieu :

« Si vous le vouliez… si vous vouliez, quel bien vous feriez. »

Il était membre du conseil de la maison de refuge dont le P. Mathieu était l’un des directeurs. Bien des victimes de l’ivrognerie venaient, tristes épaves de la société, s’échouer là, et en présence de ces êtres à jamais dégradés, le bon William Martin répétait toujours au capucin :

« Théobald Mathieu, si vous le vouliez, quel bien vous feriez à ces malheureux. »

Ces mots impressionnaient le saint prêtre. Cependant il hésitait, se demandant avec angoisse si le remède à l’ivrognerie était dans l’abstinence totale des liqueurs fortes. La modération n’était-elle pas seule commandée ? Il connaissait la faiblesse humaine, la puissance tyrannique des mauvaises habitudes et craignait un échec complet.

S’abandonnant à Dieu, il pria, implorant la lumière et la force. Il pria longtemps, hésitant toujours mais