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Page:Conan - L'apôtre de la tempérance, Ligue Anti-Alcoolique Canadienne, 1907.djvu/19

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P. Mathieu ne s’en inquiétait aucunement. Il n’aspirait qu’à se sacrifier à la gloire de Dieu et au bonheur de ses créatures.

Il ne croyait au complet endurcissement de personne, et nul ne savait comme lui ranimer cette derrière étincelle d’honneur que l’homme, à son insu même, porte profondément cachée dans son cœur.

On lui attribuait le don des miracles ; on croyait qu’il avait la puissance de préserver les ivrognes des rechutes et de la tentation. D’innombrables faits semblaient le prouver, j’en citerai un seul.

Vivement pressé par ses amis, un portefaix de Cork, probe et intelligent, mais ivrogne fieffé, se décida un jour à se présenter au Père, pour être admis dans la société de tempérance. Il ne voulait plus s’enivrer, disait-il, mais il lui fallait un petit verre tous les jours.

— « Non, non, s’écria le P. Mathieu, il faut promettre l’abstinence complète ou je ne vous admettrai point.

— Je vous dis que je ne puis me