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Page:Conan - L'apôtre de la tempérance, Ligue Anti-Alcoolique Canadienne, 1907.djvu/7

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écoulées que tout notre appareil de résistance fondait, se liquéfiait sous l’impression de cette parole.

« Nous défions le critique le plus exercé d’être à l’abri de l’émotion quand le P. Mathieu parlera. »

Et le ministre anglican terminait en rendant un solennel hommage à son caractère, « à sa pureté sans tache, à son dévouement sans bornes et sans limites. »

Il n’y avait pas l’ombre d’une exagération dans ces éloges. Comme disait l’un de ses supérieurs, la vie du P. Mathieu était son plus éloquent sermon.

L’ardeur de son zèle ne dégénérait jamais en rudesse : le vice l’affligeait profondément, mais ne le rebutait point. Il pleurait avec les pécheurs et jamais voix plus douce ne consola les affligés. Riches et pauvres mettaient en lui leur confiance, mais, chose rare même chez les saints, sa prédilection était pour les pauvres qui portent si constamment la croix du Sauveur. Aussi, son confessionnal était assiégé par des pénitents aux vêtements sordides et souvent mouillés