que les joies. N’abandonne point ton père. Quoi qu’il fasse, ne te permets jamais de le juger… Fais tout ton devoir, ma fille. Que n’ai-je mieux fait le mien envers lui ? J’ai été très malheureuse, mais cela m’excuse mal. Si j’avais été meilleure chrétienne, je l’aurais sauvé. Ce que je n’ai pas su faire, promets-moi que tu le feras… Il n’y a pas d’alcoolique incurable. Rien n’est impossible… Par la prière, tu peux émouvoir le Tout-Puissant. »
Pauvre mère ! Je tâchais de la rassurer, de la consoler, sans trop m’engager. Ce qu’elle me demandait me semblait si au-dessus de mes forces.
Et quand la mort l’eut prise, quand l’éternel silence fut entre nous, que je me jugeai faible, que je me jugeai lâche ! Mais j’hésitais, je n’osais.
Enfin, le matin des funérailles, avant qu’on la mit au cercueil, j’allai m’agenouiller à côté d’elle et, la regardant, serrant ses mains à jamais glacées, la priant de m’aider, je lui promis d’être une bonne fille pour mon père, je lui promis de ne jamais le quitter, et ce fut