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AUX CANADIENNES

Oh ! Mesdames, comme vous devez bénir ceux qui ont pris l’initiative de ce mouvement ! de leur succès dépend tout ce que vous pouvez espérer ici-bas de bonheur.

Les autorités religieuses et d’éminents laïques déploient un zèle admirable. Mais, soyez-en sûres, on ne gagnera pas la bataille sans vous.

Les sociétés de tempérance n’ont chance de durer que si vous vous en mêlez. Si vous n’usez de votre influence, les engagements seront bientôt violés ; les sociétés s’affaibliront, se désuniront ; et oublieux de leurs promesses, les associés retourneront à leurs égoïstes habitudes, sans songer aux faibles qu’il faut aider, à la jeunesse qu’il faut protéger, qu’il faut préserver.

L’Église n’a point d’auxiliaires qui puissent vous être comparés. C’est l’amour qui nourrit l’esprit de lutte et de vaillance ; c’est l’amour qui rend l’espoir invincible.

Dans le combat contre l’alcoolisme il faut une ardeur, une patience que rien ne rebute, que rien ne décourage. L’homme est pauvre en espérances, en compassion, en sympathie, en dévouement. Mais dans le cœur de la femme, il y a des richesses inépuisables.