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AUX CANADIENNES

ardeurs maudites qui m’emportent… qui me font sacrifier toutes les joies, tous les biens de la vie. »

Comme la morphine — qui est aussi un calmant — l’alcool ne doit être administré que sur l’ordre du médecin.

D’après la science il n’y a pas de liqueurs alcooliques hygiéniques, et des toniques fort préconisés alcoolisent souvent la mère et l’enfant. Soyez donc en défiance contre les fortifiants ; et aux petits — si fort qu’ils crient — jamais de « ponces », jamais de castoria, ni d’autres sirops calmants. Ces drogues brevetées ne sont que de l’alcool déguisé.

Ah ! je sais qu’il en résultera pour vous bien des fatigues et bien des veilles. Mais on est terriblement fort quand on aime. L’amour suffit à tout. Ne craignez pas plus la peine et la fatigue que les grandes douleurs.

La mère est vouée au sacrifice. C’est son honneur, c’est sa gloire, c’est ce qui la rend si auguste et si vénérable.

Le bienheureux curé d’Ars disait qu’un homme ne devrait pas pouvoir penser à sa mère sans pleurer.