Page:Conan - L'oublié, 1900.djvu/108

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
111
L’OUBLIÉ

son visage, et lorsque le major se tut et se pencha, attendant sa réponse :

— Ah ! dit-elle, naïvement, souriant à travers ses pleurs, que je suis heureuse que vous n’ayez pas tous les héroïsmes !

La sœur Bourgeois fut seule à remarquer la tristesse de Claude de Brigeac et l’altération de ses traits. Elle s’en préoccupait avec la bonté des saints ; et, un jour, elle se hasarda à dire au jeune homme qui fuyait toute conversation :

— Est-ce le mal du pays qui vous travaille ? Regrettez-vous d’être venu au Canada, M. de Brigeac… ou seriez-vous malade ?

— Non, sœur Marguerite, je ne suis point malade, répondit Claude de Brigeac ; mais j’ai oublié que ce n’est pas le bonheur que je suis venu chercher à Montréal… et j’expie.