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Page:Conan - L'oublié, 1900.djvu/148

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L’OUBLIÉ

tournaient, et son regard et sa pensée les suivirent.

Au bout du sentier solitaire, verdissant, il revit leur maison, cette maison à peine meublée où rien ne semblait manquer.

— Moi aussi, se disait-il, j’aurais pu être aimé… moi aussi j’aurais pu avoir un foyer… Des visions douces et charmantes flottaient dans sa pensée : mais tout à coup il frissonna comme sous l’étreinte d’une ombre glacée sortie de la tombe.

— Le soleil, le printemps, l’amour, tout cela n’était plus à lui. Il allait mourir… et de quelle mort !

Lentement il ferma la fenêtre : puis rejoignant Maisonneuve qui le regardait avec tristesse, il dit résolument : Vive la Nouvelle-France !