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L’OUBLIÉ

expression touchante d’inquiétude et de tendresse.

Et tout ce qu’Élisabeth avait refoulé de douleur et de passion lui échappa.

— Ah, je voudrais mourir ! s’écria-t-elle. Que m’importe que les Iroquois me déchirent et me brûlent, si vous ne m’aimez pas. Oui, je voudrais mourir ; comment vivre avec cette pensée que je vous suis une charge… un fardeau… un embarras.

— Une charge… un embarras… répéta-t-il de sa voix incisive et mâle. N’écoute plus ces folles pensées. Ne les écoute plus, je te le défends, dit-il, la serrant dans ses bras. Aussi vrai que j’aime mon Dieu, je t’aime, je t’aimerai éternellement.

Un sourire divin illumina le visage d’Élisabeth, mais elle continua de pleurer.

— N’avez-vous pas assez à souffrir, poursuivit-il après un silence. Votre vie n’est-elle pas assez triste ? Faut-il vous tourmenter avec des chimères ?

Elle releva la tête, appuya les mains