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L’OUBLIÉ

ton mari les en a chassés… Va, je suis contente, et tu dois l’être aussi, car ton mari est un grand guerrier.

Élisabeth l’écoutait défaillante de bonheur.

Elle saisit les mains de la sauvagesse, et d’une voix que l’émotion rendait méconnaissable :

— Anita, dit-elle, Anita, toi qui viens d’être baptisée, remercie Dieu pour moi.

— Ah ! Oui, je le remercie, dit la huronne, mais il faut te chauffer… Tu as l’air d’une fleur gelée.

Et comme il n’y avait plus que des cendres dans l’âtre, elle y mit du bois, battit le briquet, et bientôt un feu clair brilla et une douce chaleur se répandit.

— Anita, dit tout à coup Élisabeth, j’entends des coups de fusil. Es-tu bien sûre que les Iroquois soient en fuite ?

– Ils doivent être loin maintenant, répondit-elle avec un bon rire.

Élisabeth étendit des fourrures sur le banc lit placé le long du mur et s’y coucha. Elle se sentait épuisée et tremblait.