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L’OUBLIÉ

Élisabeth ne répondant rien, elle poursuivit :

— Vois-tu, je ne comprends pas cela. Tu l’aimes, et il serait si bien en paradis.

— Je ne le verrais plus, murmura la jeune femme.

— Oui, mais lui verrait Dieu… Depuis que j’ai reçu le baptême, depuis que je suis l’enfant de Dieu, je sens toujours en moi comme un désir de mourir pour voir mon Père — et tout en travaillant, tout en marchant, je pense comme le ciel doit être beau.

— C’est que tu as encore toute l’énergie de la grâce de ton baptême, dit la jeune femme profondément touchée.

En elle-même, elle songeait à ce nom de lumière ou d’illumination que l’on donnait au baptême dans la primitive église.

Était-ce la bonne nouvelle ? l’effet calmant des paroles de l’innocente chrétienne ou un secours qui lui arrivait de l’au-delà invisible, impénétrable ?…

Il lui semblait qu’une main tendre et