Page:Conan - La Sève immortelle, 1925.djvu/110

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

cheval, et vous savez que les voitures ne manquent pas à Québec… Dieu sait s’il me tarde de revoir ma fille, mais pour que vous puissiez venir avec moi, j’attendrai un beau jour.

Les yeux sombres de Jean rayonnaient.

— Merci, mon cousin, fit-il ému. De revoir ma mère, ce me serait une si grande joie !

Et, voulant être agréable :

— Le Gardeur me dit que la présence de Mademoiselle de Muy a été pour la famille une véritable bénédiction. Ma mère l’a bien avant dans son cœur, paraît-il.

Le visage fatigué du major s’éclaira :

— Guillemette est une bonne fille et l’énergie ne lui manque pas. Quand je voulais plaindre sa jeunesse, privée de tout, elle me répondait : « Moi, privée de tout !… Mais, j’ai votre affection… J’ai la lumière du soleil… la chanson des oiseaux… » Vous aimerez sa fierté nationale.