Page:Conan - La Sève immortelle, 1925.djvu/126

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Une vive rougeur couvrit le visage de Guillemette, mais elle pencha la tête sans parler.

— Faut-il vous dire qui ? continua le major, posant sa main sur le front de la jeune fille et cherchant à surprendre son impression. Je crois que vous avez deviné… Eh bien ! Oui, c’est le lieutenant Laycraft.

— C’est bien malheureux, murmura-t-elle. Nous lui avons tant d’obligations.

— Malheureux ? et pourquoi, ma fille, dit l’officier fronçant le sourcil. La guerre est finie. Cet Anglais, très bien élevé, me semble aimable, fort honorable.

— Père, c’est impossible, répondit Guillemette… Songez-y… Monsieur Laycraft est protestant.

— Oui, sans doute, mais il m’assure qu’il vous laissera toute liberté de pratiquer votre religion, qu’il ne vous gênera en rien. Il pense rester longtemps à Québec… Nous