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Page:Conan - La Sève immortelle, 1925.djvu/196

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Les arbres s’éclaircirent. Jean arriva sur le plateau. Il avait gravi la rude montée sans ressentir de fatigue, mais quand il respira l’air du domaine familial, quand il aperçut le rustique manoir dont les vitres rougeoyaient au soleil couchant, une faiblesse soudaine l’envahit. Le tranquille horizon, les bois, les aspects familiers lui disaient des choses que tout son être entendait, qui le faisaient défaillir. Il sentait que la terre natale lui était, lui serait toujours cruellement chère. S’appuyant contre un peuplier dont les branches, encore sans feuilles, balançaient leurs fleurs, il suivit du regard la fumée du foyer paternel…

S’il avait pu y vivre avec Thérèse, y aurait-il eu jamais bonheur comparable au sien ? Et, elle aussi aurait été heureuse… Il l’aurait tant aimée que jamais elle n’aurait pu rien regretter.