Page:Conan - La Sève immortelle, 1925.djvu/200

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ranimer, nous tenir ensemble comme les tisons d’un même foyer.

— Le Gardeur, voulez-vous vous charger de la préparer, de tout lui dire ?… Il m’est si dur de l’affliger !

— Oui, Jean, je le ferai, mais pas ce soir, demain. Laissons-lui la joie de vous revoir ; laissons-lui le repos de la nuit.

Il passa son bras sous le sien, et, le cœur malade, l’accompagna jusqu’à la maison.

Le feu brûlait vif au foyer, et, dans la clarté rougeâtre, ils aperçurent Guillemette de Muy qui allait et venait, préparant le souper.

— Sa vie n’est ni douce, ni gaie, dit Le Gardeur. Son père voudrait bien la voir Madame Laycraft. Il a bien tâché, cet hiver, de la faire revenir sur sa décision, mais il a perdu ses peines. Elle répond toujours : « Je ne donnerai pas aux Canadiennes l’exemple de la défection. »