Page:Conan - La Sève immortelle, 1925.djvu/58

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C’était pour lui un angoissant problème. Là-dessus, il ne cessait d’interroger sa fille.

Une amère tristesse l’aigrissait. Il enviait et fuyait ceux qui se préparaient au départ.

Madame d’Autrée lisait sans peine dans son âme, et, courageusement, assurait qu’elle était en état de passer en France ; mais elle n’arrivait pas à l’en persuader, et s’efforçait de gagner le docteur Fauvel.

— Croyez-moi donc, lui dit-elle, un jour qu’il l’avait trouvée seule, je puis supporter le voyage, et il faut que vous le disiez au colonel, qui désire tant s’en aller… Ne me refusez pas, je vous en prie, dites-lui cela, de façon à le rassurer tout à fait.

— Pour le faire, Madame, répondit le docteur, il me faudrait être bien sûr de deux choses : d’abord, que la traversée ne sera pas longue ; puis, que la mer vous bercera doucement… tout le temps.