lire dans son cœur. Elle y sentait une joie secrète qui l’absorbait, qui l’enchantait, une joie neuve, lumineuse, qui pouvait défier l’automne désolé, le long hiver lugubre.
— Thérèse, interrogea-t-elle, n’avez-vous rien d’autre à me dire ?
Un sourire effleura les lèvres pures de la jeune fille.
— Non, maman, rien d’autre, mais ne me plaignez pas trop. Je ne désire plus partir maintenant. Gardez-moi le secret… J’aime mieux passer l’hiver à Québec qu’à Paris.
Madame d’Autrée n’en doutait plus. Elle avait compris.
— Comme il faut que je sois malade, pour n’avoir pas deviné, se dit-elle, avec mélancolie. Elle se sent aimée et tout s’irradie, tout chante : elle aime mieux vivre à Québec qu’à Paris. Ah ! la jeunesse, l’immortelle poésie du cœur !