Page:Conan - La Vaine Foi, 1921.djvu/15

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— Non, ce n’est pas ce que vous feriez. Vous useriez mieux de votre puissance. Vous en savez trop long sur les souffrances de toutes sortes.

— Oui, j’en sais long sur les douleurs de la vie et de la mort, s’écria le vieux prêtre, mais si j’en avais la puissance, je débarrasserais d’abord la terre des souffrances de la vanité, des souffrances de l’envie et, croyez-moi, je serais le grand bienfaiteur des humains. Les vaines souffrances tiennent une si grande place dans notre vallée de larmes… et elles sont si laides à voir.

On applaudit et après son départ plusieurs dirent qu’il avait raison.


* * *


13 juin.

La mort si prompte, si terrifiante de M. Durville, en visite chez nous, nous a tous consternés. La maison d’ordinaire si gaie en est encore toute triste.

Depuis quelques années il affichait l’incroyance, mais aux prises avec la mort, le pauvre garçon n’a pas refusé le prêtre. Au contraire, il demandait s’il n’arrivait pas, et, avec des gémissements de bête qui râle, il priait, il protestait qu’il voulait croire et s’efforçait de ranimer sa foi.

Chose que je me reproche un peu, maintenant que l’émotion est calmée, quand je revis