Ah ! ce culte du moi. Si l’on pouvait faire l’analyse de mes pensées, de mes sentiments, quel résidu aurait-on ?
Dans le désir criminel de plaire trop, dans la secrète complaisance qu’on y prend, qu’est-ce que Dieu voit ?
Humbles travailleuses, aux visages flétris, pauvres jeunes filles qui peinez tout le jour pour nourrir votre vieille mère, pour donner du pain à vos petits frères et à vos petites sœurs, vous reposez les regards du Dieu de sainteté. Aux yeux de Celui qui a fait la lumière si belle, vous êtes les nobles fleurs, la parure de ce monde.
La foi n’est rien, si elle ne pénètre la vie entière. La religion doit être l’âme de l’existence. Qu’est-ce que les habitudinaires, les pratiquants de la routine et du respect humain ?… J’ai l’horreur de la petite cour intéressée qu’on fait à Dieu. Mais le plus vif de mes sentiments religieux, c’est la crainte. Souvent je lis quelques lignes de Pascal. J’aime la force opprimante de sa parole. Il a des pensées qui s’emparent pour jamais de l’esprit, « le petit cachot où l’homme se trouve logé, j’entends l’univers… »