notre misère très-auguste, notre grandeur très-misérable.
J’aurais voulu lui dire quelle force
les catholiques trouvent dans la communion,
mais je n’osai pas. Il faut avoir reçu Jésus-Christ
dans son cœur, pour comprendre la joie
de cette union qui éteint tous les désirs. La belle
voix d’Elmire chantait :
Sont avec lui.
Ces paroles me touchèrent et Francis s’en aperçut. Il se mit à me parler de son amour pour moi.
— Je préférerais vous entendre dire que vous aimez Dieu.
Il me répondit avec une douceur incomparable :
— Si vous l’aimiez moins, je ne vous aimerais pas comme je vous aime.
On le pria de chanter. Il y consentit et me dit :
— Je n’ai jamais chanté depuis la mort de mon pauvre Charles, mais aujourd’hui il me semble que je trouverai de la douceur à vous chanter quelque chose que ce cher ami aimait et chantait souvent.
Il commença les Adieux de Schubert. Ah ! quelle émotion, quelle puissance de sentiment il y avait dans sa voix, et comme j’aurais voulu être seule pour pleurer à mon aise ! Qu’elle est touchante cette amitié qui survit à la mort, au temps et à l’amour ! Certes, je suis profondément sensible à tout ce qui le touche. Je donnerais