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LARMES D’AMOUR

quand vous aurez communié, vous saurez que Dieu suffit à l’âme. Ces paroles firent battre mon cœur. En songeant à ma communion prochaine, je restai ému, ébloui, comme un voyageur devant qui s’entr’ouve un horizon enchanté et inconnu. Ô Christ, mon Sauveur, que se passe-t-il dans l’âme qui vous aime quand vous y entrez ? Peut-être devrai-je, madame, vous parler avec plus de calme, mais la seule pensée de ma première communion me plonge dans une sorte de ravissement. Songez donc à ce que Jésus-Christ a fait pour moi. Et pourtant, j’ai des heures d’abattement terrible, quand je pense que ma Thérèse n’est plus nulle part sur la terre. Ô misère et faiblesse du cœur de l’homme ! Je la pleure quand je la sais au ciel… Mais le saint que Dieu m’a donné pour guide me dit de ne pas m’alarmer si la nature faiblit souvent. Dans ces moments d’amère et profonde tristesse, il me fait réciter le Te Deum pour remercier Dieu de ce qu’il m’a donné non-seulement de croire en lui, mais encore de souffrir pour lui. Cette grâce de la souffrance et de la foi, vous l’avez aussi reçue, madame, bénissez et remerciez Dieu avec moi, en attendant que, comme l’en priait Thérèse, il nous réunisse pour l’éternité dans son amour.




À mon extrême regret je ne pus assister au baptême de M. Douglas, mais, dans ma réponse à sa lettre, je lui appris que Thérèse avait offert