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LARMES D’AMOUR

qui purifie la foi qui sauve et console, et, depuis l’heure à jamais bénie de mon baptême, il y a dans mon âme la voix qui crie sans cesse à Dieu ! Mon Père ! mon Père !

« Ô sainte Église catholique ! ô épouse sacrée du Christ ! ô ma tendre et glorieuse mère : vous m’avez fait l’enfant de Dieu. Nourri dans la haine et le mépris de votre nom, je vous méconnaissais, je vous insultais ; mais maintenant je vous appartiens et je n’aspire plus qu’à mourir entre vos bras.

« Mon Dieu, soyez mon rêve, mon amour. Je m’en vais attendre que les ombres déclinent et que le jour se lève. »


IV


Après son départ, M. Douglas m’écrivit souvent, et me disait chaque fois qu’il ne pouvait s’habituer au bonheur d’être catholique. À son retour d’Orient, il entra à la Grande Chartreuse, d’où il m’écrivit une dernière fois.

Voici sa lettre :

Madame,

Vous n’avez pas oublié nos conversations de l’automne dernier, ce que je vous confiai sur ma résolution d’entrer dans un cloître. Cette résolution, je l’ai renouvelée partout : à Londres, à Lorette, à Rome, à Bethléem, sur le Calvaire, et je viens enfin de l’exécuter. Depuis une semaine je suis à la Grande Chartreuse, où avec la grâce